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Pierre-Henri Castel

La fin des coupables, suivi de Le cas Paramord - Editions d'Ithaque, 2012

Prix Charles Oulmont 2013, dans la catégorie “Littérature”.

 
 

Docteur en philosophie et en psychologie, psychanalyste, directeur de recherches au CNRS, Pierre-Henri Castel travaille sur l’épistémologie de la médecine mentale, l’histoire des pathologies mentales et les problèmes anthropologiques qu’elles soulèvent.

Il a publié entre autres La Querelle de l'hystérie (PUF,1998), La métamorphose impensable, Essai sur le transsexualisme et l’identité personnelle (Gallimard, 2003), À quoi résiste la psychanalyse ? (PUF, 2006). Après Ames scrupuleuses, vies d'angoisse, tristes obsédés. Obsessions et contrainte intérieure de l'Antiquité à Freud (Editions d’Ithaque, 2011), son enquête minutieuse se poursuit avec La fin des coupables, suivi de Le cas Paramord, (Ithaque,2012), qui a retenu notre l’attention.

La tentation des premiers chrétiens venait de l’extérieur ; Augustin inscrit le déchirement de l’âme en nous, faisant du

conflit psychique la marque de la condition humaine.  Les pathologies collectives héritent de leur société. Bientôt, avec le culte de l'argent et la compétition, savoir s'économiser devient un impératif de bonne gestion : on traque la défaillance, l'idéal de l'excès de zèle et sa cohorte d'obsessions perfectionnistes diffusent dans toute la société. C'est l'apogée du grand tableau clinique de la folie.  La rupture vient avec Freud : le névrosé est l'homme ordinaire et tiraillé. Entre le récit de la cure de son patient, l’homme aux rats, et celui d’un contemporain, Paramord, nous découvrons combien notre sens de l’intériorité a changé : l’injonction à devenir soi-même pour accéder à ce conforme bien-être que promettent les thérapies comportementales, la naturalisation de l’esprit, nous isole, nous normalise ; tout se fait désormais entre moi et moi, sans dialogue avec le monde.