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Madeleine Lazard

Un homme singulier, Charles Baudelaire - Arlea, 2010

Prix Charles Oulmont 2010, dans la catégorie “Littérature”.

 
 

A-t-il fallu que Madeleine Lazard abandonne le XVIe siècle, et ces femmes dont elle a été la biographe attentive et passionnée, pour attirer enfin notre attention ?
Jusqu’à 2004 elle s’est attachée à dresser un état complet de la condition féminine au XVIe siècle, décrivant les réussites de certaines (épouses, veuves, prostituées, courtisanes, paysannes, ouvrières, femmes de lettres et femmes de cour) tout en démontrant le côté exceptionnel de ces femmes lettrées : elle remet en cause l'idée d'une Renaissance moderne favorable à la femme cultivée.
Elle dépeint certains parcours : Louise Labé, Marie de Gournay, la reine Margot, Catherine de Médicis, sans négliger pour autant l’autre partie de l’humanité, avec ses travaux sur Montaigne (prix d’Aumale de l’Académie française), sur Agrippa d’Aubigné (prix Bordin de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1998) et l’édition critique chez Droz du Registre-Journal du règne d'Henri III de

Pierre de l’Estoile (prix Saintour de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres). Son éditeur Fayard la présente comme une spécialiste de la littérature française du XVIe siècle – le théâtre, l'histoire du spectacle, les femmes et la condition féminine, les mœurs, la médecine et l'éducation, les mémoires et récits de voyage.
Et voici cette année, chez Arléa cette belle biographie de Baudelaire, précise, soignée, qui tente de cerner ce personnage bourreau de soi-même, enfermé dans l’image qu’il a cherché à construire, insupportable dans ses haines, ses mépris, ses inconséquences, et pourtant aimé, pourtant aidé par quelques-uns, son éditeur Poulet-Malassis, son ami Asselineau, d’autres encore, que Madeleine Lazard nous rend très présents, recréant à la fois la naissance de la modernité en poésie, et la vie d’un petit monde consacré à l’art, à la musique, et à la littérature.