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Laurence GARNESSON

Peintre

Prix Charles Oulmont 2015, dans la catégorie “Arts plastiques”

 
 

Laurence Garnesson vit et travaille à Paris. Régulièrement présente aux salons Comparaisons, groupe Abstraction lyrique, Réalités nouvelles, ainsi qu'au salon de Garches (premier prix en 2012), elle expose depuis 1992, en France,  en Italie, en Chine, au Japon, à Bruxelles (octobre-novembre 2015), des grands papiers burinés, comme scarifiés, des grands dessins à la pierre noire au trait profond et mince à la fois, une marque qu'on retrouve dans ses toiles, avec la même  palette minimale (du noir, du gris, du bleu de Prusse, des craies grasses parfois),  obstinée, et le même  rythme  a-temporel, Des figures émergent et se nomment : La maison du sourd,  ApprochesL'instant d'avantCoïncidences du commencement. Sommes-nous égarés hors du temps, de l'espace, « les deux mains en avant pour tâter le décor » ? C'est  émouvant, c'est en même temps austère et précieux.

Chez Laurence Garnesson nous trouvons une manière personnelle et délicate avec comme préoccupation celle de l’abstraction - une abstraction lyrique. En regardant ses œuvres, le nom de Joan Mitchell s’impose par son énergie et la finesse de sa couleur -  mais également un contemporain comme Per Kirkeby qui est peut-être plutôt un figuratif préoccupé par la structure… De toute façon l’insistance sur des étiquettes comme abstrait et figuratif a souvent quelque chose de réducteur, voire d’insuffisant. 
Et qualifier l’œuvre de Laurence Garnesson d’abstraite serait plutôt insuffisant. Certes, vous ne trouverez pas une figuration immédiatement identifiable ici, mais les œuvres sont riches en structure. Des structures plus au moins élaborées qui sont posées,

pour former le squelette de ses compositions. Ces structures sont ensuite densifiées, habillées, reliées ou bien dissimulées tout en servant d’éléments porteurs dans ces ensembles qui viennent vers vous en cachant partiellement un arrière-plan. 
Songer à l’évocation d’un paysage semble évident, et plus particulièrement celle d’un paysage émotionnel. S’y trouvent également des ambiances très aériennes qui portent en elles l’éphémère du vol d’un insecte ou bien des constructions frêles et ténues comme une toile d’araignée. Car dans cet univers se trouve le léger, dans le bon sens du terme, comme l’impénétrable et le terrien. Le tout marqué par le dynamisme d’un geste posé qui porte en lui la suite du mouvement. 
Si les structures porteuses sont plutôt sombres, souvent noires, pourtant l’impression immédiate est celle d’une grande luminosité. Il y a la lumière des fonds blancs laissés nus et celle apportée par la couleur. Parfois il s’agit d’une palette glacée avec des bleus pâles et des gris, parfois la dominante est plus chaude : Il arrive qu’un chanvre côtoie un citron vert, un lilas ou un rouge brulé. 

Des rencontres brèves se font, des liens fragiles se nouent et, en-dessous, une formation a tout juste pris pied dans le fondement. Comme une pavane qui se déploie en s’élevant vers la lumière, mais dont les danseurs reviennent toujours vers le sol. 

C’est avec joie que la commission des arts récompense et encourage l’œuvre entrainante de Laurence Garnesson.

Maria Lund